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Caroline David, la messagère d’espoir

Porter un autre regard sur la nature, la technologie, l’humanité. Questionner notre comportement et notre rapport au temps, à l’espace, à la vie. À la fois douce et menaçante, sa symphonie picturale se veut le témoin d’un monde en pleine mutation. Porteur de sens, le propos de Caroline David s’inscrit dans la lignée des artistes humanistes et engagés.

Caroline David, une artiste influencée par l’art de la littérature

Portrait Caroline David

Son trait est précis et structuré. Les couleurs sont vives et chatoyantes. Une joyeuse mélancolie émane de ses tableaux. Dans cet univers empreint de vitalité et d’esthétisme, les portraits occupent une place importante, en particulier ceux des femmes. Des figures tantôt historiques, tantôt imaginaires qui se répandent, d’une toile à une autre. Ni muses ni soumises ? Non, Caroline David ne se prétend pas spécialement féministe. Sa peinture tire principalement son influence des essais et romans. Son livre de chevet ? Une vie sans fin de Frédéric Beigbeder. “Mes lectures nourrissent chaque jour mon travail”, sourit-elle. Inspirée par L’Anthropocène de Michel Magny – dont elle emprunte naturellement le titre pour l’une de ses expositions – l’artiste dépeint une allégorie de la société.

Pour l’artiste originaire des montagnes jurassiennes, l’adaptation à la mégalopole ultra artificielle de Shanghai était difficile car celle-ci était bien trop peuplée et polluée. C’est à cette période qu’elle a pris conscience des enjeux socio-écologiques. La crise écologique et sociale que nous traversons, Caroline David en a fait son fil conducteur. « J’ai réellement pris conscience des enjeux socio-écologiques en 2012, lorsque je vivais à Shanghai. Il m’était parfois impossible de sortir de chez moi, et ce n’était pas à cause de l’épidémie de Covid, mais des pics de pollution », raconte-t-elle, d’un ton mi-désabusé, mi-sarcastique.

Éloge de la nature

Cassandre acrylique
© Cassandre – 160 x 120 cm – acrylique sur toile

Originaire des Rousses, dans le Haut-Jura, Caroline David a élu domicile à Roubaix il y a quelques années. Dire que les montagnes de sa région natale lui manquent serait un doux euphémisme. Si quitter la ville pour la campagne n’est pas une option envisageable dans l’immédiat, l’artiste s’interroge toutefois sur la place de la nature, y compris dans l’espace urbain.

Témoin de la préoccupation du changement climatique, sa dernière série – baptisée « Human Nature » – propose une leçon pleine de vitalité. Ici, le personnage de Palma se laisse envahir par la végétation : elle se ressource, elle est en extase. « L’état artificiel dans lequel l’Homme a plongé la Terre m’a conduite à envisager l’idée d’un « réensauvagement », d’un retour à plus de nature, à une communion renouvelée avec le monde vivant », explique-t-elle. C’est donc par le biais de son travail pictural que Caroline invite l’être humain à renouer avec son milieu naturel et à s’émanciper du monde artificiel qui l’entoure.

Artiste engagée ? Elle avoue pourtant ne pas être irréprochable en la matière, consciente toutefois de l’importance “d’un virage à prendre”. Depuis peu, elle se penche sur les NFT (de l’anglais « Non-fungible token »), ces œuvres d’art numériques stockées sur une blockchain. Un moyen de réduire – peut-être – son empreinte carbone ? Ce qui est certain : c’est que l’ère numérique est une source d’inspiration évidente pour Caroline David.

L’état artificiel dans lequel l’Homme a plongé la Terre m’a conduite à envisager l’idée d’un « réensauvagement », d’un retour à plus de nature, à une communion renouvelée avec le monde vivant.

L’exaltante symphonie de la peintre Caroline David

portrait acrylique
© Corallium femina – 100 x 120 cm – acrylique sur toile.
Palma acrylique
© Palma – 120 x 120 cm – acrylique sur toile.

Rencontrer Caroline David, c’est entrer dans un univers éclectique qui intrigue autant qu’il fascine. Ses peintures réalisées à l’acrylique, abordent des thèmes actuels, comme la question du transhumanisme. “Dans cette course effrénée vers la technologie et les promesses qui en découlent, il y a un risque d’asservissement à la machine”, avertit l’artiste. Dans sa série « Human Race », la franc-comtoise représente des visages hybrides, bioniques, mais aussi vidés de leur humanité. Des compositions aux couleurs électriques, mêlant judicieusement aplats et lignes, pour souligner “l’énergie qui nous parcourt et que nous produisons naturellement et artificiellement”. Une justesse du geste, fruit de son propre génie créatif. Ancienne responsable dans le marketing, rien ne la prédestinait à la peinture.

C’est en 2016 à Budapest, sa ville de cœur, où elle a vécu sept ans, que la jeune femme goûtera pour la première fois à l’art. “J’ai acheté une toile, des pinceaux et je ne me suis plus jamais arrêtée de peindre. C’est devenu un besoin vital”. Elle expose pour la première fois en galerie, puis à l’institut français de Budapest, accompagnée du groupe d’artistes Quatu’Art. À 46 ans, l’artiste vit désormais de sa passion à temps plein, laissant ainsi libre cours à ses expérimentations artistiques.

Après un parcours de dix ans à l’international en Hongrie puis en Chine, Caroline David, fille des montagnes jurassiennes, présente ses œuvres à travers plusieurs expositions personnelles et collectives. En France depuis 2014, elle présente ses œuvres en métropole lilloise, à Paris et dans son Jura natal. Elle expose ses œuvres dans la galerie d’art contemporain Chromia, dirigée par Anne-Lucie Barbot. Ses toiles ont été également exposées pendant l’édition de 2022 de Art Up ! à Lille Grand Palais et son travail pictural coloré en a fasciné plus d’un.

Et, pour finir, quelques faits intéressants sur Caroline David :

  • Après des études en histoire de l’art, Caroline David a dirigé le Fonds Régional d’Art Contemporain Nord-Pas-de-Calais de sa création en 1982 jusqu’en 1996.
  • En 2000, elle a fait partie de l’équipe fondatrice de Lille 2004 Capitale Européenne de la Culture puis de lille3000 en 2006.

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