Considéré comme l’un des plus grands plasticiens allemands, Anselm Kiefer, né peu de temps avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, s’inspire des paysages ravagés de ses souvenirs d’enfance. Si la photographie est inhérente à sa création artistique, cette facette de son travail reste méconnue du grand public. À travers l’exposition Anselm Kiefer. La photographie au commencement le LaM met en lumière cette part cruciale de l’œuvre de Kiefer jusqu’au 3 mars 2024. Plus de cent-trente œuvres témoignent de cette pratique de fond qui le suit tout au long de sa carrière mais rarement présentée lors d’expositions.
Le temps de l’art
Pour saisir toute l’ampleur de son rapport à la photographie dans son œuvre, l’exposition au LaM tisse un récit en deux temps. Elle vous guide à travers l’évolution de son art, depuis les premières œuvres des années 1960 jusqu’à celles d’aujourd’hui. Parallèlement, le parcours explore les aspects fondamentaux de sa pensée à travers 8 salles interrogeant l’histoire et l’origine du mal.
Sujets de capture d'Anselm Kiefer
Le corps – le sien en l’occurrence – constitue le premier sujet photographié d’Anselm Kiefer. Qu’il soit éphémère, projeté en ombre portée ou fragmenté, le corps mis en scène incarne une idée. Ces expérimentations prennent vie dans l’atelier de l’artiste, son laboratoire, son espace d’expérimentation, devenant l’un des cadres principaux de ses photographies.
Au cœur de l’intérêt de Kiefer, se trouvent les vestiges architecturaux, évoquant les ruines allemandes de son passé tout en laissant entrevoir les promesses du futur. La nature joue un rôle encore plus prépondérant. À la fois source d’inspiration visuelle et expérience sensorielle, elle est une image chargée d’histoire pleine de poésie.
Révéler l’image
La lumière rencontre l’obscurité, la photographie fusionne avec la peinture, et l’art d’Anselm Kiefer prend une nouvelle dimension. Les nombreuses prises de vue de l’artiste documentent son quotidien, capturent les lieux, les situations, les paysages… Élément récurrent de son vocabulaire plastique, elles constituent à la fois une source d’inspiration et une matière première pour ses créations. Il joue avec différents procédés pour métamorphoser les images. En effet, il applique par exemple les pigments directement sur les photographies, les juxtapose… Le plomb – apparu dans son travail au milieu des années 1970 – devient son médium de prédilection et caractéristique de son œuvre. La photographie s’insère dans ses sculptures, leur donne du volume et les enrichit, et se déploie dans les livres. L’artiste maîtrise les images et créent des œuvres uniques en leur genre.
Anselm Kiefer. La photographie au commencement
Une exposition à découvrir jusqu’au 3 mars 2024 au LaM, à Villeneuve-d’Ascq.