Elle s’appelle « Belle » en flamand et a en effet tout pour plaire. Bailleul est une ville à l’âme flamande qu’il fait bon découvrir du haut de son beffroi, comme au fil de rues commerçantes et marchés où la convivialité n’est pas feinte. Une ville à la fois traditionnelle et moderne, pleine de saveurs festives et d’habitants généreux.

Belle vue du ciel

Le vent souffle ce jour-là mais cela ne semble pas perturber outre mesure Mélusine, la sirène des airs, solidement juchée à 62 mètres tout en haut du beffroi. Si elle dévoile difficilement son visage, vous la découvrirez, coiffant ses cheveux et se mirant dans une glace, lors de l’ascension de cet édifice classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Le beffroi du 12e siècle, détruit pendant la guerre 14/18, est reconstruit dès 1924 en style néo-flamand. Il rappelle que Bailleul fut une cité florissante au Moyen-Age grâce au textile. Les marchands drapiers vendaient leurs marchandises dans une Halle aux draps disparue aujourd’hui. Comme toute la ville, détruite à 98% après la 1ère guerre mondiale. La grimpette réserve bien d’autres surprises : l’ancien mécanisme du carillon, les cadrans monumentaux des horloges, une cloche tombée dans la salle gothique pendant la guerre, un métier à tisser. Un musée vivant en somme.
Comme un livre ouvert

A 45 mètres de hauteur, après 192 marches, la ville se découvre depuis le chemin de ronde. Sa Grand’Place aux façades néo-flamandes avec pignons à pas de moineaux, tuiles et briques rouges. Les architectes de la reconstruction s’inspirent en effet directement des façades d’Ypres et de Bruges. Quelle vue ! A 360°C, elle porte jusqu’aux tours d’Euralille. Rue de Lille et rue d’Occident : voilà les deux longues artères commerçantes. Des rues vivantes, comme en attestent les dessins visibles dans la salle des mariages de style Art Déco. Ils répertorient tous les commerces du 19e siècle rue par rue ! On s’accroche quand les 35 cloches du carillon (plus de 5 tonnes) se mettent en action. Au son de ritournelles amandes, on découvre encore l’église Saint-Vaast et l’école dentellière, le musée Benoît-De-Puydt, ou la friche Hié, un ancien tissage…
Belle à croquer
Des brasseries conviviales, une friterie emblématique sur la Grand’Place, des cartes garnies de bières et spécialités amandes : Bailleul a le goût du terroir local. Pour en saisir toute la mesure, faites un tour au marché du jeudi soir au Parvis de la Gare. A peine sortis du train après le boulot, on tombe nez-à nez vers 17h avec une dizaine de producteurs artisanaux. Il n’y a plus qu’à sortir les cabas pour faire ses emplettes lors de son escapade.
Le goût du vrai
Premier arrêt chez Louise et Bertrand, maraîchers bio des Jardins du Noteboom. Des courges, des poivrons, des tomates, des aubergines, des choux, mais aussi des herbes et huiles aromatisées, du pesto à l’ail des ours qu’on dévore sur le bon pain bio du stand d’à côté. C’est celui de Véronique et Thibault des Pains Dépaysants installés à Godewaersvelde. Ils travaillent un blé bio sur une meule de pierre à l’ancienne et ont fait le choix de variétés anciennes : pains au levain, petits épeautres au grain, pains à la farine de châtaigne ou à la farine de kanut. Posez dessus un « petit » vieux bien fait de la Chèvrerie du Tannay à Thiennes et arrosez tout cela d’une « Belle Blond » de la brasserie Bellenaert. Et oui, depuis peu, Bailleul compte une brasserie au Hameau d’Outtersteene. Aux manettes, deux jeunes passionnés de crafts beers : Pierre-Benoît et Julien proposent tous les mois une nouvelle bière éphémère.
C’est aussi l’occasion de découvrir le territoire avec une balade land art.