Besoin de recharger les batteries ? De respirer à pleins poumons en faisant de jolies découvertes , Guide-nature indépendante sur le Grand Site des Deux Caps, Caroline Geneau nous emmène en baie de Slack. Entre Ambleteuse et Wimereux, voilà un lieu qui ressource, apaise et dépayse tant il semble à mille lieues de l’agitation de nos villes.
Amoureuse des paysages et lumières de la côte d’Opale, Caroline Géneau a plaqué sa vie de journaliste parisienne il y a deux ans pour partager, avec les marcheurs, sa passion de la faune et de la flore. On peut l’écouter parler des heures tant les balades qu’elle propose sont rythmées d’anecdotes et pétries de passion. Parmi ses pérégrinations favorites : les dunes de la Slack, « un lieu fascinant par la diversité de milieux qu’il nous offre » nous explique-t-elle sur le parking de l’écluse à Ambleteuse.
Diversité de milieux
Petit fleuve côtier, la Slack se jette dans la mer au niveau du fort d’Ambleteuse. » Dernier estuaire naturel du Boulonnais, il constitue l’un des milieux marins les plus riches en biodiversité. Dunes embryonnaires, dunes blanches, dunes grises, dunes boisées… En parcourant le site, vous pouvez comprendre, en à peine deux heures, comment le paysage s’est formé. C’est absolument subjuguant » nous témoigne-t-elle alors que nous commençons le périple. Car bien sûr, chaque milieu abrite une faune et une fore différentes.
Observation des oiseaux
Les minutes passent et nous rencontrons tour à tour l’obione qui ne craint pas le sel, une immense roselière, des oyats, des argousiers ou encore une aubépine en fleurs. « Une graduation d’espèces en fonction de leur tolérance au milieu marin » explique Caroline qui ne manque pas de sortir les jumelles au moindre chant d’oiseau. Notre guide vient d’ailleurs de repérer une fauvette babillarde. » Regardez, elle est très caractéristique avec sa gorge blanche » se réjouit-elle. Et c’est vrai qu’elle babille la coquine ! Plus loin, c’est le chevalier gambette qui nous honore de sa présence et de son jeu de jambes.
D’une surprise à l’autre
» L’estuaire est un lieu privilégié pour l’observation des limicoles qui trouvent leur subsistance dans les vasières » explique Caroline. Les batraciens, tritons et autres libellules se délectent quant à eux des pannes dunaires. Nous rejoignons ensuite le bord de mer par la slikke, partie inférieure de l’estran inondée à marée haute. Derrière le poulier, mur de graviers, le fort d’Ambleteuse se dessine. Avant de le rejoindre, nous admirons la floraison blanche des choux marins, » à ne pas confondre avec le chou maritime du Blanc-Nez qui donne des fleurs jaune » précise notre guide.
Entre nature et histoire
Nous atteignons le fort. C’est fou comme tout ici se confronte : la nature, mais aussi l’architecture avec les belles demeures de la station qui se profilent au loin, sans oublier l’histoire… « Construit par Vauban, le fort d’Ambleteuse a aussi joué un rôle majeur dans le camp de Boulogne. Napoléon voulait construire ici un port pour faire rentrer ses bateaux de guerre ». Pour regagner le parking, nous empruntons l’ancienne voie romaine construite il y a deux millénaires, désormais bordée par une magnifique haie sauvage. Clématites, rosiers, ronces emplies de mure…La nature a repris ses droits et n’a pas fini de nous épater.
Pratique
CAROLINE GENEAU
Guide-nature indépendante, Tél : 06 81 01 39 85 Suivre toutes ses sorties sur facebook.