A Hazebrouck, le mois de septembre ne rime pas avec cartables, morosité et retour au boulot. Non, Hazebrouck la flamande joue le contrepied en nous offrant un mois placé sous le signe de la culture, du patrimoine et de la fête.
Une Grand’Place conviviale
Il s’y passe toujours quelque chose. Les bonnes odeurs du marché grouillant de vie le dimanche, les flonflons de la ducasse, les rassemblements de voitures anciennes, les défilés historiques de la fête de la Mi-Carême : cette ville flamande dont la charte remonte au 14e siècle a gardé des traditions populaires vivaces. L’hôtel de ville étonne avec son style Empire et ses 12 colonnes doriques. Construit sous le règne de Napoléon Ier en 1807, il a remplacé celui du 16e siècle style Renaissance amande qui a brûlé une nuit de 1801. Plus de beffroi donc, qui faisait pourtant parmi des plus beaux de Flandre selon l’historien Jacques Messiant. La place est bordée de commerces et d’une ruelle piétonne où il fait bon flâner et faire du shopping. Des adresses gourmandes telle la bien connue Taverne d’Hazebrouck (reprise par Fred Vaucamps et Thierry Deslus) ou le plus récent estaminet urbain Le Link régalent les amateurs de bons petits plats flamands type waterzoï et carbonnade.
Le musée des augustins
Situé à quelques minutes à peine de la Grand’Place, c’est le plus beau monument de la ville. Ce « musée de France » est un écrin culturel né en 1927 sous le mandat de l’abbé Lemire. La maison de ce prêtre démocrate, auquel on doit le verdoyant jardin public et les jardins ouvriers, se visite. Les deux façades monumentales de cet ancien couvent de 1616 ont abrité tour à tour une garnison, un entrepôt, ou encore un hôpital. Arrêtez-vous sur l’architecture extérieure pour admirer les décors oraux et les figures grimaçantes qui jalonnent l’édifice. Ce que l’on aime ici, c’est l’éclectisme des collections nichées au rez-de-chaussée. De l’art populaire, idéal en famille avec les bonnes bouilles des géants locaux, la famille de Tisje-Tasje et le chevalier Roland, mais aussi les scènes malicieuses d’enfants signées du peintre local César Pattein. Et puis on se projette un siècle en arrière, à la table des flamands grâce à la cuisine reconstituée et ses carreaux de faïences qui n’ont rien à envier à l’Hospice Comtesse de Lille ! La collection de peintures des anciens Pays-Bas méridionaux du 17e siècle est impressionnante (Rubens, Jérôme Bosch, ou Jan Thomas d’Ypres) tout comme la peinture française et les œuvres de Lucien Jonas (ami de Lemire) et d’Emile Renard…