Visite d’un immense loft atypique de designer

Lorsqu’on arrive chez Thierry Wille, tous nos sens sont en éveil. Une douce odeur de vanille de Madagascar émanant d’une bougie XXL emplit son immense loft, nos yeux ne savent plus où donner de la tête dans cet espace immaculé et baigné de lumière. Même les tasses à café sont invraisemblables, constituées de métal et de… velours ! Nos papilles se réchauffent et nos mains apprécient la texture de l’objet. En fond sonore, un air délicieusement jazzy vient contraster avec l’accent flamand et adorable de Thierry, qui nous explique, entre plusieurs bouffées de cigarette, qu’à l’origine, ce loft était une usine de tabac…

Avec 800 m² au rez-de-chaussée et 300 m² au premier étage – qu’il rend disponible pour ses deux enfants – ce lieu où il a emménagé il y a 5 ans avec Sophie, son épouse et héroïne depuis 30 ans, a connu une sacrée métamorphose !

Notre artiste belge a pu exercer sa liberté, valeur qui lui tient beaucoup à cœur, en cassant tous les murs de ce site au look industriel pour créer un espace tout en ouvertures. « Ici, j’étais obsédé par les lignes », nous confie-t-il. En effet, du sol au plafond, il a mis en place un jeu de droites qui se retrouve aussi bien dans l’éclairage façon néons, que dans l’alignement de portes côté terrasse ou de placards côté cuisine.

Même s’il est toujours vêtu de noir, Thierry fait preuve d’une grande humanité et a une personnalité très colorée. Il nous explique que, selon lui, « le design doit être accessible pour tout le monde. Il faut que chacun puisse, en économisant un peu, s’offrir une vraie pièce design. » Même si ses créations sont haut-de-gamme, il pense aux personnes moins aisées financièrement ou vivant dans de petits espaces. « Pour moi, ce qui est fort important, c’est de ne pas perdre d’espace. »

Son passé très modeste lui a appris à ne pas gaspiller et il utilise ses matériaux jusqu’au bout. Timide mais très ouvert, il a choisi un intérieur très blanc car « on ne s’en lasse pas », parsemé d’œuvres aux tonalités vives. Sa volonté d’acier et sa confiance en la vie se ressentent à travers son mojo : « Toujours croire en ce que tu fais, le reste ça vient… Il faut tout relativiser. »

Son aventure de designer débute alors qu’il achète sa première maison et ne trouve aucun meuble à son goût dans les boutiques. Il décide alors de créer lui-même une table et un lustre pour égayer son intérieur, sans avoir conscience que cette activité allait devenir non seulement son métier, mais surtout une vocation ! Ses deux créations font parler d’elles grâce au bouche-à-oreille et il y a six ans, il fait sa première exposition à Courtrai.

Les représentants de la célèbre enseigne HI-MACS® flashent sur sa lampe en Corian et lui demandent d’élaborer un stand habillé de ses créations en vue d’une prochaine exposition. C’est un gros succès, qui incite Thierry à continuer dans cette voie en créant sa propre marque : Arthie’s Design.

Thierry trouve son inspiration partout autour de lui, que ce soit lors de voyages à l’étranger ou face à des œuvres d’artistes qu’il affectionne particulièrement comme Jackson Pollock ou Denis Degloire, qui est, selon lui, « la réincarnation de Pollock ! » et dont il admirait le travail avant même qu’il ne connaisse la gloire. Mais le plus souvent, nous dit-il, ça vient de choses très simples.

Par exemple, pour créer les tables basses de son salon, il s’est inspiré d’une petite boîte d’allumettes ; et pour ses lampes Millefeuilles, l’idée lui est naturellement venue de la pâtisserie éponyme. Notre « hyper-optimiste » se réjouit de l’immense variété de matières dont il dispose pour réaliser ses créations, comme par exemple son plan de travail blanc de six mètres de long, confectionné avec l’hi-macs, matériau qu’il utilise souvent car selon lui : « avec hi-macs, the sky is the limit ! ».

Le plan de travail de sa cuisine mesure pas moins de six mètres de long ! Il a été confectionné avec l’hi-macs, matériau de prédilection de Thierry Wille.

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